Pour ne pas vivre une fois de plus la fin de ses amours, Jean imagine un amour idéal qui ne finit pas en s’éprenant d’une femme pour lui seul, sans qu'elle participe à cet amour. Il ne veut d’elle qu’une image servant de prétextes à ses songes. Le jeu est charmant si on peut le jouer à deux mais Jean aura affaire à trois partenaires…
André Roussin est un cas dans le paysage du théâtre français. Il a été traduit dans toutes les langues et joué dans le monde entier. Celui que l’on appelait le "boulevardier romantique" a été interprété par les plus grands : Micheline Presle, Suzanne Flon, Pierre Fresnay, Elvire Popesco, Gaby Morlay, Pierre Blanchar, Pierre Dux, Sophie Desmarets, Bernard Blier, Jean Poiret, Mary Marquet, Fernand Ledoux, Ava Gardner, Jacques Sereys, Darry Cowl, Michel Galabru…
Adolescent, j'ai été fasciné par Un amour qui ne finit pas. Cette comédie reste à part dans l'œuvre abondante et bigarrée de cet auteur avec une fantaisie sophistiquée mais aussi une certaine mélancolie.
Roussin nous raconte l'histoire de cet homme lunaire à la recherche de l'amour idéal qui veut aimer une femme pour lui seul, sans qu'elle participe à cet amour.
Ce héros curieux dit qu'il ne veut pas la prendre parce qu'il veut la garder.
Il veut "entrer en amour comme d'autres entrent en religion", on songe à Paul Claudel.
Le propos est à la fois féroce et élégant, on songe à Beaumarchais.
Roussin expose les règles du jeu dans un prologue acidulé (comme dans un opéra baroque) puis la tragi-comédie se dessine et se termine par un épilogue insolent et drolatique tout en sublimant les quiproquos burlesques et les coups de théâtre métaphysiques.
L'auteur tord le cou à la comédie de boulevard et bouscule les repères du bonheur bourgeois. L'écriture apparemment légère devient inquiétante, on songe à Harold Pinter.
Aujourd'hui, le discours de Roussin sur l'amour platonique résonne étrangement et avec le temps la langue raffinée révèle une certaine poésie.
Les amants imaginaires dialoguent sans se voir, on songe à Pirandello.
Esthétiquement, il faut mettre en abîme le charme visuel des années 60 baigné dans la musique savante et précieuse d'Henri Sauguet.
Pour incarner ce texte, j'ai la chance d'être entouré de fortes personnalités sachant manier avec audace la dérision et capables d'affirmer la sensibilité à la fois pudique et ludique d'André Roussin.
Michel Fau
Mise en scène, comédien : Michel Fau
Comédienne : Léa Drucker
Comédienne : Pascale Arbillot
Comédien : Pierre Cassignard
Comédienne : Audrey Langle
Décors : Bernard Fau
Costumes : David Belugou
Joël Fabing
Maquillage : Pascale Fau
Assistant mise en scène : Damien Lefèvre
Vendredi 24 juillet 21h30
Mercredi 29 juillet 21h30
Samedi 01 août 21h30